Mine Prison - Yunnan
Chi
"Site de production sous réglementation pénitentiaire. Accès strictement interdit aux
personnes, véhicules motorisés ou non motorisés et animaux d'élevage
sans autorisation. Tout contrevenant sera tenu personnellement
responsable des conséquences."
Depuis le début des années 50, la Chine utilise le travail carcéral forcé comme une forme de « rééducation par le travail ». Ce système, très opaque, est censé permettre aux détenus qui y sont astreints de s’améliorer, de se réhabiliter et de s’intégrer plus harmonieusement à la société, en leur procurant une éducation civique et politique, un travail, une formation professionnelle et une possibilité d’insertion sociale future. Selon les autorités, le principe est que chaque condamné doit participer à la production nationale, sans rémunération et pour le bien commun.
A partir de 1983, sous l'impulsion de Deng Xiaoping, les camps de
réforme par le travail deviennent officiellement des entités économiques
autonomes, en tant que services de l'État ou entreprises spécialisées
(usines, mines, fermes) qui génèrent des bénéfices et dont la production
va de l'engrais aux jouets, en passant par le thé ou encore le charbon.
En 1994, face aux critiques internationales croissantes le gouvernement chinois remplace officiellement le terme (camp de réforme par le travail) par (prison), mais la fonction, le caractère et les tâches de l’administration pénitentiaire demeurent inchangés et difficilement chiffrables.
La prison de Xiaolongtan, construite en 1953, est l'une des plus anciennes de la république populaire. Son activité s'étend sur 5 zones pénitentiaires, comprenant une usine de réparation de machine-outils, des fermes, un hôpital, des instituts de formation technique, et plusieurs entreprises produisant plus d'un million de tonnes de charbon par an.